Compositeur, pianiste, auteur

Blue Songs La presse

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FRANCE INFO TV - Michel Mompontet
Un vrai chef d’oeuvre, un trésor. Sincèrement c’est un disque qui m’a absolument bouleversé. Denis Levaillant, le grand public ne sait pas forcément qui il est, mais je peux vous assurer que tous les musiciens savent très bien qu’il est un maître incontournable.

LE MONDE- Francis Marmande
Denis Levaillant, auteur d’une œuvre considérable dans tous les domaines, sans distinction de genre, acteur tout-terrain, compositeur peu cartographiable, alpiniste de catégorie, a signé un livre plus que jamais d’actualité, L’Improvisation musicale : essai sur la puissance du jeu (JC Lattès, 1980). Mine de rien, le 3 août, il aura 70 ans. Dernier opus ? Ni symphonique, ni opéra, ni cinéma, ni danse, ni cirque, ni contemporain, tous les mondes où il s’est illustré (liste complète sur demande) : Levaillant publie un recueil de onze pièces, intitulé Blue Songs. Piano ouvert aux quatre vents. La quintessence en solo de son impressionnante conception de la musique. Méditation ? Trace de blues ? Non : ça, c’est pour se raccrocher aux branches. Souvent invoqué, le bleu a valeur de référence pour Levaillant : « Quelque chose de bleu qui paraissait une aile. » C’est la couleur des graves sidérants qu’il sculpte à main nue (le si bémol initial)… Onze fois, il enjambe la forme et l’informe, le clair et l’obscur, le tonal et l’extrême contemporain. Il aura été de ceux qui quittent « la route ordinaire » (Choderlos de Laclos) et aura su brouiller les pistes. Attention ! Avant-garde pour grand public. Simplicité déconcertante. Plaisir étonné.

JAZZ MAGAZINE - Ludovic Florin
Denis Levaillant, inclassable, n'aspire qu'à le rester. Musiques écrites, musiques de film, improvisation, électro-acoustique, il touche à tout et excelle dans tout ces domaines avec la plus grande ferveur et la non moins grande imagination. C'est le cas aussi en piano solo, comme l'illustrent ces « Blue Songs », suite de moments reliés entre eux par certains motifs et ou enchaînements harmoniques, mais avant tout par une démarche et un son. Musique de resonances,à mi-chemin entre la contemplation et la musique d'illustration, Levaillant semble ici rechercher une sorte de pureté d'intention, dans une quête de l'essentiel, tels les sages qui, après avoir tout appris, savent que le véritable travail peut commencer : celui qui consiste à désapprendre. Si le blues n'y est jamais que suggéré, ce sont avant tout les différentes teintes d'un même bleu qu'il convient d'apprécier ici - sans nuance forte, exception faite de l'atypique partie finale, plus hachée et abstraite que le reste de l'album. Puisqu'il refuse, à raison, qu'on le catégorise, on pourra en revanche rapprocher cet album de Ceux des dernières périodes de Masabumi Kikuchi, Paul Bley ou parfois Abdullah Ibrahim —mais aussi d' Erik Satie ou du Bach de l'aria des Variations Goldberg. Trente-cinq minutes de temps suspendu.

ZARBALIB - Thierry Giard
Si on a un peu oublié que Denis Levaillant est un pianiste-phénomème, c'est que l'homme autant que le musicien a segmenté sa vie en phases successives. Depuis une trentaine d'années. il s'était un peu écarté du rnicrocosme du jazz et des musiques improvisées pour vivre d'autres passions. Le voila de retour avec des « chansons bleues » qui sont des pépites qu'il faut écouter avec respect et attention. Il est de retour...


CULTURE JAZZ - Yves Dorison
Denis Levaillant est aussi connu des uns qu'il est inconnu du plus grand nombre. Est-ce un modeste ? Peu importe. Avec prés de cinquante années de carrière durant laquelle il s'est évertué a ne pas rentrer dans les cases (un grand classique en France que de sérier et de classer les artistes). Il a parfaitement réussi son coup et son oeuvre protéiforme en est un vivant symbole. Dans cet enregistrement au son exceptionnel (pas de couvercle sur le piano et un ingé-son qui maîtrise son sujet et est à l'écoute du musicien), les compositions n'ont pas de titre. Il n'y a que de la musique, des flux improvisés, des méandres, des mélodies naissantes, un continuum musical envoûtant. Qu'il soit original ou inspire par des thèmes appartenant à d'autres compositeurs, ce continuum porte en lui une essence de clarté apaisante. Denis Levallant module, joue avec les harmonies, puise dans sa palette des couleurs enrichissant son propos et, finalement, crée un univers propice à la réflexion quiète autant qu'A la rêverie intemporelle. Dans la profondeur du son comme dans les lisières du genre, il fait naître des mondes ou l'impalpable et l'indicible s'offre un visage. A chaque auditeur de découvrir ie sien.

FROGGY'S DELIGHT - Jérôme Gillet
Pour le pianiste et compositeur (de son temps comme il aime à se définir) français Denis Levaillant : "l’improvisation n’appartient ni aux jazzmen, ni aux improvisateurs. Elle est un pont entre les cultures du monde, entre le présent et le passé, entre la musique savante et la musique populaire. Surtout, elle n’a pas à être considérée comme un "style" en-soi. L’improvisation n’a pas créé de "langage", je pense que cette idée est trompeuse, comme si nous avions en face de la "musique écrite" une "musique improvisée" qui serait une catégorie esthétique à part.(...) Donc, en lisant (j’interprète), en jouant (j’improvise), en écrivant (je compose), je me relie au grand flux du musical. Chacune de ces situations est reliée aux deux autres par une boucle particulière d’espace-temps, en de multiples points, dans un cycle ininterrompu".
C’est tout un monde, ou des mondes que nous propose le musicien aussi bien à l’aise dans le jazz que dans la musique contemporaine... dans ce disque en piano solo ou "la musique a été enregistrée sur l’instant".
Les accords, les notes, les lignes mélodiques, apparaissent puis disparaissent, jaillissent, se transforment. Denis Levaillant a un grand sens de la pureté (que l’on retrouve dans le son qui semble nous envelopper), des couleurs, de la construction et du développement mélodique et harmonique. Il y a clairement une intimité qui se crée entre le pianiste (à nue ?) et l’auditeur. L’expression, la poésie sont au cœur de ce disque, de ce très beau moment musical.

CITIZEN JAZZ - Franpi Barriaux
Il est utile, parfois, de s’en remettre à des choses simples. Le pianiste Denis Levaillant aime depuis toujours tracer sa propre route, de ses magnifiques opéras jusqu’à son trio ALP. Réputé pour son approche pianistique, et plus précisément sa grande qualité d’improvisateur dans des contextes proches de la musique écrite européenne contemporaine, c’est avec une grande attention qu’il faut se plonger dans ses Blue Songs, court album sorti en solo par le pianiste, lui qui enregistrait du Haydn il y a cinq ans, entre autres projets. Qu’il compose pour le cinéma ou le spectacle, la musique de Levaillant a toujours su dénicher les émotions. Blue Songs remonte à leur racine, les livre presque crues, emprunte des bribes à des projets en cours… Ce disque est un instant intime, une intimité instantanée, qui suggère qu’elle pourrait être différente si elle était enregistrée quelques jours plus tard. Capté très fidèlement comme au cœur du piano, Blue Songs est un moment à part.


© 2017 Denis Levaillant - Contact : Tom Guillouard